C’est en 1995, alors que j’étais encore étudiante au Koninklijk Conservatorium Brussel, que j’ai eu l’immense chance de rencontrer pour la première fois Norma Winstone. C’était à Belfast en Irlande lors d’un stage qu’elle donnait avec des musiciens internationaux exceptionnels. Et ce fut le début d’une belle on longue amitié.
A mes yeux, Norma représente le renouveau de la scène jazz vocale européenne depuis les années ’70. Grâce entre autre aux albums d’Azimuth (avec John Taylor et Kenny Wheeler) sur le label ECM, elle a ouvert de nouvelles portes sur ce qui était possible vocalement dans un contexte jazz : la voix s’est mêlée aux instruments avec d’autres sonorités vocales, avec des improvisations aériennes, et avec une approche sans texte de certaines mélodies. Depuis lors, elle n’a cessé de nous montrer son savoir-faire unique, que ce soit dans des petites formations, des orchestres ou dans des big bands, que ce soit dans la poésie et l’écriture de textes, dans les standards qu’elle se réapproprie, où quel que soit le répertoire qu’elle aborde. Toujours avec cette merveilleuse voix inimitable.
Lors de ma dernière visite chez elle l’année dernière, j’en ai profité pour faire cette interview pour ma thèse et nous avons parlé de sa vie, de sa carrière, de qui elle est.
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